Chien de race

 

 

Nous ne pensions pas devoir expliquer la différence entre un chien de race et un corniaud (rien de péjoratif) car cela nous semblait de connaissance générale.

 

Mais force est de constater au vu de certains messages que nous nous trompions. 

Nous avons donc saisi l’occasion d’expliquer ce métier d’éleveur, tel que nous le concevons.

 

 


Bâtard et corniaud

 

Le " bâtard" est défini comme le produit d'un accouplement entre deux chiens de races différentes ou issu du croisement d'un chien de race et d'un autre d'origine indéterminée,

 

Le " corniaud ", est impossible à décrire précisément car il est le fruit du hasard, issu d'un croisement entre deux reproducteurs de races indéterminées

 

Issu de croisements divers, il a ainsi l'avantage de disposer d'un patrimoine génétique extrêmement riche, mais ce qui induit l'absence de garantie de la transmission des caractères au fil des générations suivantes. Il est très difficile de prévoir les qualités morphologiques et psychologiques des chiots issus de parents corniauds, même si ceux-ci présentent des qualités indéniables. Leurs ascendants divers et variés peuvent cacher des défauts de caractère, physiologiques, des pathologies sourdes...

 

 


Influence de la génétique pour un chien sur mesure

 

L'éleveur tente de soumettre la nature à sa volonté pour a partir du "standard( description précise et complète de ce que doit être un chien parfait pour une race donnée ) aller vers un idéal.

 

Grâce aux "standards" le futur maître peut choisir la race du chien qui lui correspond ( taille, poids, robe, caractères,  style de vie...)  car les chiens d’une même race ont sensiblement les mêmes traits de caractère : dominants, sensibles, fragiles… et à chaque race correspond un environnement idéal !

 

Les expositions canines jouent un rôle de reconnaissance des standards des chiens de race. Les chiens sont examinés par des juges qualifiés pour désigner les meilleurs sujets.

 

Beaucoup de races de chiens ont été créées pour un usage particulier. Les chiens de chasse, de garde, de troupeau ou de course ne seraient pas ce qu'ils sont si leur activité d'auxiliaire de l'homme dans son travail ou ses loisirs ne les avait pas façonnés.

 

La mission de l’éleveur est de préserver, de garantir, et d'améliorer les spécificités des races (par la sélection) qu’il élève tout en privilégiant leurs adéquations avec les besoins et les attentes de l'homme.

 

Il est complexe d'établir une sélection en élevage canin dans la mesure où les qualités recherchées concernent souvent autant la morphologie que le caractère des chiens.

 

Il est possible d'orienter la sélection en élevage mais certainement pas de la maîtriser complètement ! Nous sommes très loin de maîtriser l'ensemble des combinaisons génétiques, ce qui inspire l'humilité et la prudence dans ce domaine soumis aux lois des probabilités.

 

 

L'éleveurpeut agir sur le devenir d'une race en sélectionnant des sujets qui présentent un critère particulier et, en les croisant entre eux essayer de retrouver ce critère chez les descendants (transmission génétique). Connaissant le caractère dominant ou récessif d'une qualité ou d'une tare, l'éleveur peut orienter sa sélection pour mettre toutes les chances de son côté ...

 

L'aspect d'un chien, (le phénotype - ce que l'on peut voir ou mesurer extérieurement : type de pigment, texture de la robe) ne reflète pas son patrimoine génétique et il est plus facile et rapide à fixer que le caractère  (morphologie, performances...) : il est plus facile de faire un beau chien qu'un bon chien.

   

Il faut pratiquer une logique d'accouplement sur des critères de sélection précis, que l'on recherche, pour obtenir à plus ou moins long terme des chiots conformes au but recherché.

   

Le choix d'un reproducteur nécessite si on ne connaît rien de sa descendance, de commencer par contrôler la qualité de sa semence.

 

Mieux qu'un spermogramme, la descendance récente d'un étalon reste la meilleure preuve de sa fertilité et permet également de juger de la qualité génétique de sa semence par son aptitude à marquer sa progéniture (ressemblance).

La lecture de son pedigree consiste à rechercher la logique des accouplements et notamment le degré de consanguinité qui reflète le taux d'homozygotie et donc les qualités prévisibles de "raceur" du candidat

 

Le choix d'une lice se fait essentiellement sur son ascendance. Les critères de sélection de la reproductrice doivent tenir compte, en dehors de sa valeur génétique intrinsèque, de la facilité de ses mise-bas, de ses aptitudes "laitières", de ses qualités maternelles

 


Divers types de sélection permettent a l'éleveur d'atteindre son but :

 

Sélection phénotypique : 

Cette technique aléatoire, consiste à accoupler deux reproducteurs de qualité dans l'espoir d'obtenir des produits qui leur ressemblent. Elle peut conduire à des résultats inattendus.

 

Elle peut donner des produits performants sachant cependant que les caractères quantitatifs (comme le poids ou la taille qui sont mesurables) sont généralement moins héritables que les caractères qualitatifs (comme la couleur de la robe qui est observable) et que le jugement reste, par sa subjectivité, toujours entaché d'erreurs.

 

La taille mesurée au garrot représente également un autre caractère quantifiable. Il semble évident que si, au sein d'une population canine, l'éleveur accouple les individus les plus grands, il obtiendra, au bout de plusieurs générations, des chiens de plus grande taille.

 

Cette sélection sur des caractères quantitatifs, donne des résultats aléatoires, progressifs et longs à obtenir. Mais présente l'avantage d'un enrichissement génétique par le brassage de gènes d'origines très différentes et permet également des retours en arrière en cas d'échec.

 

 

Sélection généalogique

Ce mode de sélection tente de prédire la valeur génétique d'un reproducteur par l'appréciation de ses ancêtres, descendants et collatéraux.

 

Dès  lors la notion de "pur sang" applicable dans l'espèce canine comme chez les chevaux à des reproducteurs fortement homozygotes et donc raceurs, c'est-à-dire aptes à marquer leur descendance

 

L'appariement de deux sujets génétiquement éloignés peut, par chance, donner des produits de haut niveau qui seront alors de bons compétiteurs mais généralement pas de bons géniteurs (fort taux d'hétérozygotie).

 

 

Consanguinité (ou endogamie)

Consiste à accoupler des individus apparentés dans le but de fixer leurs qualités à l'état homozygote et donc de créer une lignée stable. Cependant, cette technique fixe autant les qualités que les défauts.

 

Si l'éleveur désire fixer un caractère qu'il juge positif pour son élevage, il devra rechercher des reproducteurs qui présentent tous deux, non seulement ce caractère mais aussi un lien de parenté (consanguinité) de manière à augmenter les chances d'homozygotie, (l'uniformité des ordres édictés par les gènes parentaux.)

 

Si elle révèle et élimine les défauts génétiques, et fixe sur une lignée des qualités satisfaisantes pour l'éleveur, elle ne permet pas de créer de nouvelles qualités génétiques et il est difficile de revenir en arrière si l'on a introduit par mégarde un fort taux de caractères homozygotes défavorables.

 

Elle induit un appauvrissement génétique, une baisse de prolificité liée à la résorption de quelques embryons génétiquement non viables (gènes dits "létaux" à l'état homozygote car incompatibles avec la vie).

 

En revanche, la consanguinité ne permet pas d'espérer la naissance de sujets exceptionnels mais favorise la fixation des caractères.

 

 

Out-crossing

Par cette technique, l'éleveur fait appel à une autre lignée, si possible fortement homozygote pour les qualités qu'il espère introduire dans son élevage.

 

Il attend de ce "croisement", d'une part qu'il combine les qualités des deux courants et, d'autre part, qu'il apporte un "plus" que l'on nomme la vigueur hybride ou "hétérosis".

   

 


La sélection permet également de mettre fin a certaines maladies.

 

Maladies dues à un gène récessif (les plus fréquentes)

Ces maladies ne se manifestent que si le gène est présent en deux exemplaires. Les individus hétérozygotes n'expriment donc pas la maladie mais peuvent la transmettre. Ils sont appelés "porteurs sains".

 

Les mesures de prévention passent par la connaissance approfondie de la généalogie du candidat à la reproduction. L'idéal serait bien sûr de ne compter aucun descendant taré après accouplement avec un reproducteur malade, ce qui limiterait les risques de "pollution" génétique d'un élevage à l'éventualité d'une mutation.

 

 

Maladies dues à un gène dominant

Il ne peut exister de porteurs sains et il devient facile de lutter contre l'extension de la maladie par la simple exclusion des malades. Cependant, certaines maladies peuvent s'exprimer tardivement après la mise à la reproduction expliquant la persistance de la maladie.

 

 

Maladies dues à plusieurs gènes

La dysplasie de la hanche, la cryptorchidie ou les anomalies dentaires illustrent ce déterminisme.

 

L'ensemble des gènes défavorables combiné à l'action de l'environnement (alimentation, exercice etc.) concourent alors par leurs actions synergiques et cumulatives à l'émergence de la tare.

 

Il devient quasiment impossible d'éliminer complètement la maladie.

 

 

 

 


Conclusion :

 

Les nombreux aléas dus aux différentes combinaisons génétiques, aux phénomènes de dominance et aux mutations doivent inspirer une grande humilité et une extrême prudence aux éleveurs canins dans le domaine de l'amélioration génétique.

 

L’éleveur doit être attentif au bien être du chien dont il a la charge car la sélection, c'est aussi choisir les chiens les plus aptes dans leur caractère, leurs qualités et leur santé à offrir le plus grand bonheur à ceux qui les regardent, les admirent et les aiment.

 

 

 

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